La chasse...

C'est un sujet qui m'interpelle de plus en plus.

Si je fais référence à mes souvenirs d'enfance dans la France profonde, rurale et dans mon Périgord noir, mon père était chasseur.

En ce temps là (années 50), il chassait le dimanche et quelques fois le mercredi soir après le travail. Il chassait le lapin, le lièvre, les volatiles (perdreaux, cailles, bécasses, palombes et aussi les grives (litornes ou draines), elles pullulaient l'hiver sous les arbres fruitiers. La chasse se pratiquait au fusil à 2 coups avec des cartouches aux billes de plomb (danger de dispersion). Le diamètre variait selon le gibier et la distance de dangerosité allait de 100 à 300 mètres. Le gros gibier était peu traqué et ne causait d'ailleurs pas de problème. Il chassait souvent seul en compagnie de son chien (courant ou d'arrêt). La chasse était avant tout un dérivatif mais aussi, il faut le dire, une source de nourriture. J'ai encore le souvenir d'avoir entendu ma grand-mère dire à mon père: "tu pourras me tuer un lapin, je n'ai plus de viande". J'ai aussi le souvenir d'avoir entendu mon père dire: "je ne l'ai pas tirée, elle avait des lapereaux avec elle".

De ce temps là  (ou il n'y avait aucun apport de gibiers d'élevage) les lapins ont quasiment disparu (myxomatose et je le pense pour l'avoir vécu, la présence de trop nombreux chats plus ou moins domestiques). Le lièvre lui aussi très diminué par la tularémie semble en regain. Les perdreaux et les cailles sont en forte régression. Les palombes fluctuent selon les hiver. Par contre plus de grives dans les vergers... Un rapport avec les pesticides sur les fruits ? Ce type de chasse précédemment cité a quasiment disparu et seules quelques personnes continuent cette chasse raisonnée (salut cousin !).

En ce temps là toujours, les accidents de chasse étaient rares. Ils étaient dus aux imprudences lors des déplacements des chasseurs, franchissement des clôtures ou talus sans mettre le fusil en sécurité.

Aujourd'hui, dans mon Périgord, pour lequel j'ai gardé toute mon affection, on chasse toujours. La chasse se pratique en "commandos" très mobiles et en liaisons téléphoniques permanente. ils se déplacent très rapidement en 4x4 rutilants suivant la direction des meutes de chiens... Seul le gros gibier y est chassé. Cette chasse soulève des questions. Les populations de gibier sont régulées par les organismes officiels. Si je parle toujours de mon Périgord, les populations de suidés seraient en forte progression mais on agraine pendant la saison... après il faut autoriser la chasse en dehors des périodes habituelles, voir pendant les confinements. Bref le serpent se mord la queue et aucune solution ne règle le problème du dégâts sur les cultures..... Par contre la chasse se pratique avec des fusils à balles (distance de dangerosité supérieure au kilomètres...). Je ne parlerai pas de ce qui se pratique dans les grandes régions de chasse même si je me suis toujours posé la question de la présence de gibiers morts vus dans les poubelles des aires d'autoroutes (A10) lors de mes nombreuses montées sur Paris. L'essentiel ne serait-il pas la fameuse photo du gibier aligné au sol à la fin de la journée ?

Aujourd'hui par contre les accidents sont très/trop nombreux. Pas une semaine ne se passe sans qu’un chasseur ne tire sur quelque chose qui bouge dans un fourré. Pas une semaine ne se passe sans que des vitres d'habitation ne volent en éclat. Trop souvent des personnes vacant tout simplement à leurs occupations, chez elles, sont victimes de tirs. Dernière en date, ce jeune homme tué dans le Lot début décembre 2020. Trop c'est trop ! Les règles de sécurité sont-elles respectées ? Est-il si difficile de distinguer un être humain d'un animal ? La vie d'un arbre ou d'un lopin de terre vaut-elle plus que la vie d'un homme ?

Voilà les questions qui m'interpellent et je serai heureux de dialoguer avec vous sur ce sujet dans le plus grand respect de chacun.

C'est un sujet qui m'interpelle de plus en plus.